Un soir je marchais le long du trottoir quand tu as surgit
de nul part.
Tu m'as attrapé par derrière, m'as plaqué contre le mur et m'as menacé avec un
couteau.
Tu m'as dit que si je criais, tu n'hésiterais pas à t'en servir.
Je tremblais, j'avais peur, les larmes coulaient.
Tu m'as entraîné dans une impasse insalubre,
Et là tu m'as dépossédé de tout mon or et mon argent.
Mais tu m'as pris aussi ce que j'avais de plus cher,
Un précieux unique, ma virginité.
Quand mes courbes t'ont lassé, tu es parti,
Mais tu m'as dit
Bientôt je reviendrai chercher ce que j'ai semé.
Ce soir là je me sentais sale,
J'avais honte de ce qui venait de m'arriver.
J'ai erré dans les rues, désorientée,
Ne sachant plus quoi faire.
Puis je suis enfin rentrée chez moi,
Et m'y suis enfermée sans aucune explication.
Mes parents n'ont rien vu, rien compris,
Pour eux, c'était la crise d'adolescence qui était en cause.
Le temps a passé mais je n'ai pas oublié,
Un jour j'ai compris,
Ce que tu avais voulu dire,
Dans « Bientôt je reviendrai chercher ce que j'ai semé ».
Cette phrase terrible résonne dans ma tête,
Et hante mes pensées, mes rêves,
D'un cauchemar terrible devenu réalité.
Quand le médecin m'a annoncé,
Qu'un enfant je portais,
Le monde s'est écroulé à nouveau.
Ma vie était gâchée,
Ma vie était entachée,
Un horrible fardeau je portais.
Comme si tu ne m'avais quitté,
À la sortie du cabinet,
Tu m'attendais.
Cette fois ci, ton couteau, tu l'as utilisé,
Pour me transpercer.
Le sang a coulé,
Et tu m'as dépossédé,
Du foetus que je portais.
Encore une fois,
Tu m'as laissé là,
Mourir au milieu des ordures.