Sous sa jupe
C'est sous sa jupe que la belle,
au confin de ses cuisses blanches
enrobées de dentelles,
faisait voir ses hanches
et cette forêt brune, épaisse,
où l'on pouvait saisir
une poignée de poils (tout un empire !)
mélés de sucre et d'ivresse.
Sous ce voile plein d'odeurs
la belle cache, indiscrête,
une alcove secrête
qu'on ouvre comme un voleur,
avec doigté et douceur.
C'est une bouche, une entaille,
un creux d'or rose,
fouillis d'entrailles
qu'elle expose,
entrebaille,
cerné de lèvres en prose
que l'on peux lire en braille.
C'est une fleur marine,
une mer glycine,
amande suave,
orchestre de lave,
source épaisse et nue
dans sa chair fendue :
plaisir éblouit où l'on plonge,
fenêtre ouverte à tous les songes...