Je grandi en m’enfonçant
Je fleuri blottie dans ma terre
Et en ravalant mes plaintes
Je respire de travers
Je vit de mots silencieux
Mourant au parois de moi-même
Vibrant dans la moiteur de l’aube
Perdu dans les méandres lucides
J’ai apprit à parler en échos
Ondes berçant sur une mer sans rives
Notes estompées dans la torpeur nocturne
Éclats voilées dans l’ivresse feutrée
Sans être qu’un ermite discrèt
Je suis un fantome de chair flétrie
De sang blafard, aux yeux moits
Errant dans un décor qui s’étire
L’indifférence aigue a creusé mon mutisme
Le vide mordant a modelé mes sillons
L’absence imbue obstrue mon existence
Je suis gradée ange déchu par le rien
Pour feinter ma solitude amère
Pour déjouer ces rouages morbides
Je sculpte des anges de poussière
Qui s’estompe doucement sous ton ombre
Ton sourire limpide fait frémir mon ame
Mes sens ternis enflent et palpitent
Éveillés, brûlant d’un désir naif
Toi, rayon divin d’un soleil grisatre
Je t’écrirais des odes cristallines
Sans jamais que tu puisse m’entendre
Je suspendrai ma vie de par les cieux
Sans jamais que tu le remarque
Je rêve qu’un de mes messagers diaphane
Ne Perce ta réserve et effleure ton coeur
Que mué par l’instinct, tu viennes à te poser
Sur l’enclorure de mon antre glacé